Du 9 janvier au 1er mars 2025
Galerie Templon
293 Tenth Avenue
New-York
L’exposition propose une sélection de peintures et photographies issue de nouvelles et anciennes séries de l’artiste ainsi qu’un prêt de la Fondation Pierre et Tana Matisse à New York. Le titre est celui de sa dernière série, appelée Recorda, mot catalan qui signifie « se souvenir ».
Associé dès ses débuts, sans y être affilié, au mouvement Supports/Surfaces, François Rouan développe une trajectoire singulière. Peu à peu, il ajoute à sa peinture un travail approfondi de recherche sur les collages, aboutissant en 1965 à ses premiers tressages. Une pratique qu’il élargie ensuite de l’exploration dans les années 1980 de nouveaux mediums, photographiques et filmiques. Déconstruisant ainsi la structure traditionnelle du tableau, il se fait le pionnier de l’exploration de nouvelles pistes dans le champ de la peinture contemporaine en France.
L’exposition à caractère rétrospectif présente une trentaine d’œuvres, peinture à la cire ou travaux photographiques de format divers, carré, rectangulaire ou ovale, toutes créées entre 1969 et 2024. Cet ensemble se fait une fois de plus le témoin d’une ardeur insatiable de l’artiste pour le travail de la surface. D’abord, Rouan travaille des lambeaux de toile teints d’une palette détonante, du jaune poussin, au rouge brique, en passant par le bleu cobalt ou encore le noir charbonneux. Soigneusement tressés sur le tableau, il s’amuse ensuite, non sans audace, à lacérer, entrelacer, reconsidérer, achever ou bien parfois désagréger la surface pour tout recommencer à nouveau. Derrière une apparente simplicité des motifs ou chromatique se cachent quelques-uns des questionnements métaphysiques et obsessionnels de l’artiste comme celui de la peinture en tant qu’œuvre d’art, ou encore de l’origine du monde, l’image du corps ou encore l’existence humaine.
A l'occasion de l'exposition un catalogue est édité dans lequel on retrouve la série éponyme de 14 tableaux inédits, ainsi que des toiles tressées et des œuvres photographiques. Alfred Pacquement, commissaire de l’exposition, signe le texte introductif de l’ouvrage. Il est accompagné des analyses de Laurent Sibony et Sarah Wilson, professeur d’art moderne et contemporain à l’université de Londres The Courtauld, qui connaît finement l’œuvre de François Rouan.