Du 5 décembre 2024 au 11 janvier 2025
Galerie Lazarev
14, rue du Perche
Paris
Cette troisième exposition personnelle de l’artiste à la galerie rassemble ses oeuvres récentes, dans lesquelles il a eu recours (entre autres) à la brûlure.
L’usage du feu n’est pas nouveau dans sa pratique. Il avait notamment commis l’impensable dans les années 70 : brûler les bords d’une précieuse tapisserie, en double tissage, afin qu’en consumant sa lisière de fils, elle se dédouble et libère ses intérieurs ; ces « interfaces » si chères à l’artiste. Cette radicalité du geste, Pierre Daquin la poursuit comme en témoigne l’exposition Action / Pli au Musée d’Art Moderne de Paris en 1974. Alors connu pour son travail au long court de tapisseries, il prend ses visiteurs de court en y exposant une série de grands vinyles noirs pliés ou reliant sols-murs, déployés, offrant au regard les envers cachés, affirmant que ce qui l’intéresse désormais se trouve dans l’action de révéler.
La galerie emprunte à cette exposition le titre de la sienne, tant il est évident que l’action, qui plus est répétée, est au coeur du travail de Pierre Daquin.
Dans les travaux récents de l’artiste de nombreux gestes sont à l’oeuvre sur des matériaux bruts : tissage, pli, peinture, révélation, camouflage ; certaines toiles ont ainsi été enfouies dans son jardin pendant deux ans pour que la terre teinte et altère la matière. Toutes ces actions ont pour effet d’organiser et de rythmer la surface, afin de donner un cadre à l’aléatoire inhérent à la dernière étape du travail : l’utilisation du feu, dans l'idée non pas d'anéantir, mais au contraire de régénérer.
« Les brûlures dessinent les contours des vides qu’elles ont créés, offrant une composition, une écriture vide-plein, une partition à interpréter. » Pierre Daquin