Olga de AMARAL

Olga de Amaral est née en 1932 à Bogota en Colombie .

Elle a d’abord étudié l’architecture au CollegioMayor de Cundinamarca, puis l’art de la fibre à la Cranbrook Academy of Art dans le Michigan aux Etats-Unis, d’où elle sortira enthousiaste et déterminée à poursuivre la voie du tissage, devenue pour elle « une raison d’être, une vision du monde, un mode de vie ».

De retour dans son pays natal, elle va s’intéresser à l’artisanat, aux techniques et aux traditions du tissage colombien qui seront pour elle, tout au long de son œuvre, une source inépuisable de création. Elle se passionne par la découverte des vêtements blancs et noirs des Indiens arahuacos ou de la gamme variée des paniers en fibre végétale des Indiens de l’Amazonie.

Sentant qu’elle avait épuisé les ressources du métier à tisser, elle se tourne alors vers la technique du tapis au point noué, puis très vite découvre le métier de haute lisse.

Elle perçoit que la chaîne verticale « était par elle-même espace et volume : une matière à pénétrer, à plier aux exigences de nouvelles structures tridimensionnelles ». Cette liberté de la chaîne lui donnera toutes les audaces.

Ainsi, elle décide de fabriquer ses propres fils dont certains atteindront l’épaisseur du poignet ! L’œuvre, tenture imposante de fibres épaisses et voluptueuses se détachant du mur, devient mur de tissage qui donna la série « Murs tissés » dont chacun pouvait mesurer jusqu’à 5, 50 mètres de haut sur 3, 50 mètres de large et peser cent kilos.

En 1967, elle participe à la 3e Biennale internationale de la tapisserie à Lausanne, où elle reviendra à huit reprises jusqu’en 1995, date de la dernière biennale. Elle est alors reconnue comme une pionnière de la « Nouvelle Tapisserie » au même titre que Magdalena Abakanowicz en Pologne, Jagoda Buic en Yougoslavie ou Josep Grau Garriga en Catalogne. Dans les années 1960 et 1970 Olga de Amaral participe aux côtés de Sheila Hicks et Magdalena Abakanowicz au développement du Fiber Art en utilisant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques empruntées tant aux principes modernistes qu’aux traditions populaires de son pays. Ses œuvres abstraites à grande échelle s’affranchissent du mur et refusent toute catégorisation : à la fois peintures, sculptures, installations et architectures elles enveloppent leur public dans l’univers sensoriel et intime de l’artiste.
Au milieu des années 70, Olga de Amaral retrouve un langage plus intime. Elle est alors à Paris, loin de son atelier de Bogota, et elle va retourner au petit format.

C’est l’époque aussi où elle découvre l’or qui devient son empreinte et sa marque de reconnaissance. Elle utilise également des fibres comme le luffa, le gaïac (plantes diverses) et entrelace des bandes pré-tissées préalablement enduites de plâtre, de gesso, de pigments puis peintes d’or et d’argent. Ce qu’elle donne à voir, là, et qu’elle sublime en pleine lumière, ce sont les richesses enfouies de l’Amérique du sud, son histoire, ses légendes et ses fantasmes. Comme dans  « Alquimia XIX » en 1984.

Elle enseigne les techniques de tissage à l’Universidad de los Andes, à Bogota (dès 1965), puis aux Etats-Unis et au Japon.

Elle a reçu une bourse Guggenheim en 1973 et en 2005, a été nommé “Artiste visionnaire» par le Musée d’Art et Design de New York. En 2008, elle a été coprésidente d’honneur pour le bénéfice de l’Initiative de développement de public multiculturel, au Metropolitan Museum of Art, New York.

Olga de Amaral a exposé dans une quantité innombrable d’institutions à travers le monde et l’ensemble de son travail est représenté dans les collections de plus de quarante musées prestigieux.

Elle a représenté la Colombie à la 42e Biennale de Venise en 1986.

En 1997, une rétrospective de son travail de 1965 à 1996 a été organisée au Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine d’Angers. On pouvait y voir une cinquantaine d’œuvres provenant de sa propre collection ou de collections de musées.

En 2009, elle présente ses « Nudos », une nouvelle voie d’expression dans son parcours. Chaque immense nœud est composé de 5000 fils de 10 mètres de long, enduits de gesso puis peints à l’or. La pâte terreuse qui les recouvre et la subtilité de l’or qui éclabousse de lumière représente la symbiose du matériel et du spirituel. C’est ainsi qu’elle les définit comme « des brillantes odes à l’humanité et à l’infini ». Comme si la boucle était bouclée.

Ses œuvres continuent à parcourir le monde : Fondation Louise Blouin à Londres en octobre 2013, Galerie Agnès Monplaisir, à Paris, et à la foire Art’Rio, au Brésil, en 2014. Le Museum of Fine Arts de Houston lui a consacré une grande exposition intitulée To Weave a Rock en 2021. Plus récemment deux rétrospectives se tiennent en 2024 : Curier Museum of Art, et Fondation Cartier à l'automne.

 

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Sites internet :

Site officiel : http://www.olgadeamaral.com/

Wikipédia (en anglais) : http://en.wikipedia.org/wiki/Olga_de_Amaral