Du 8 avril au 17 juin 2017
Galerie Praz-Delavalle
5, rue des Haudriettes
75003 Paris
Imaginez une énorme pelote barrant l’entrée du studio. Une boule impressionnante composée de fils de chanvre provenant de l’épiderme de nombreuses toiles disséquées par l’artiste. Une sorte de tissu épithélial qui donnait à cette sculpture force et sérénité. L’uniformité de la pigmentation apparentée à une peau laissait entrevoir une sorte de tissu conjonctif, un derme papillaire dense donnant à voir la profondeur de la peinture.
Au travers de cette sculpture Analia Saban, née en 1980 à Buenos Aires, édictait ses règles qui allaient devenir force de loi. Détricoter, diviser, déconstruire, dénouer, démanteler, parfiler. Saban n’a eu de cesse de chercher son propre Graal en analysant au fil de ses créations ce que la peinture, sa peinture, devait être. Un questionnement qui l’implique en poussant les limites et les capacités de chaque médium. The Warp and Woof of Painting, n’échappe pas à la règle. Une expression empruntée au langage des métiers de lisse qui véhicule également une locution utilisée comme métaphore pour souligner une structure sur laquelle une chose d’importance est construite. Analia Saban nous dévoile au sein de cette exposition ses nouvelles propositions. Une mise en perspective de ce procédé de tissage démultipliée en petites peintures, de vrais bijoux, des trésors.
L’artiste s’exerce à nous montrer avec quelle dextérité elle joue à diversifier son œuvre, soulignant l’intime proximité entre l’acte de tisser cette peinture acrylique en l’imbriquant dans la toile. Un exceptionnel travail où l’intelligence de la main se conjugue avec la sensibilité du créateur, les œuvres ayant été réalisées sur un métier à tisser au sein de son atelier.
Extraits du texte de René-Julien Praz