☀️ Vue par Textile/Art et vivement recommandée
Du 23 juin au 17 septembre
La maison rouge
10 boulevard de la bastille
75012 paris
Rien ne semble relier a priori une sculpture d’Art Brut de Judith Scott, une statuette de divination Nkisi du Congo, un reliquaire français du XVIIe et des photographies votives captives dans un filet d’Annette Messager. Émanant de contrées, de cultures, d’expressions et d’époques différentes, ces créations entretiennent néanmoins de surprenantes parentés quant aux matériaux et aux techniques utilisées et au processus de création mis en œuvre. Les analogies sont frappantes dans la manière de lier, de ligoter, d’enchevêtrer ficelles de chanvre, cheveux, cordons de cuir, fils d’or, brins d’herbe, raphia, cordes ou bandelettes de tissu. Qu’elles soient végétales, organiques ou métalliques, ces fibres assemblées – ingénieusement cousues ou entrelacées, nouées avec force, prises dans des enchevêtrements inextricables – composent des objets hautement symboliques. En effet, les ressemblances entre ces productions ne sont pas que formelles et stylistiques : chacune de ces pièces est dotée de valeurs réparatrices, purificatrices ou protectrices afin de conjurer le mal. Elles jouent dès lors un rôle spirituel, religieux ou magique. Leurs auteurs pensent-ils établir grâce à elles une relation entre l’ici-bas et l’au-delà ?
L’exposition propose de démêler ces enchevêtrements, ces entortillements, ces entrelacs qui donnent forme au sensible, à l’indicible et à l’insaisissable. Elle invite le public à un vagabondage parmi des créations aux multiples confluences qui provoquent une réaction physique, engendrant une sympathie tissulaire, presque épidermique.
Le corpus rassemble des œuvres et des objets réalisés par des artistes connus, mais aussi par nombre d’auteurs anonymes provenant de collections publiques et privées de différents pays d’Europe, du Brésil et de Californie, sous le commissariat de Lucienne Peiry.