Lorraine O’Grady

 

Landscape (Western Hemisphere), 2010-2012 (18’04’’)

OEUVRE ORIGINALE


Courtoisie de l’artiste et Alexander Gray Associates, New York. Courtesy the artist and Alexander Gray Associates, New York.

 

Landscape (Western Hemisphere) de Lorraine O’Grady confronte visuellement la question des discriminations raciales, de la lutte identitaire et de la représentation appropriée en tant qu’artiste noire. La texture de ses cheveux est la trace d’une résistance qui reste actuelle. Balayés par le vent, ses fibres capillaires restent néanmoins ancrées comme autant d’idéaux propices à un changement réel. Formée par le métissage, l’artiste lutte dans une volonté de passer à un autre état, celui de l’hybridité, hors de la binarité « blanc·he/non-blanc·he ».
Lorraine O’Grady montre de façon si proche et si frontale cet « exotisme » de la femme de couleur, que ce flou de frontière et cette difficulté de contextualisation nous permettent de sortir des schémas stéréotypés de l’hémisphère occidental. Ce paysage plastique et sonore, à la fois rural et urbain, traverse des images fuyantes, abstraites et pourtant bien visibles tant elles sont enracinées dans notre mémoire collective. Cet agrandissement nous invite à entrer dans la pensée intime de l’artiste, audible dans le cri doux du vent, proche d’un langage qui tente de sortir.

English version

Landscape (Western Hemisphere) by Lorraine O’Grady visually confronts the issue of racial discrimination, identity struggle and proper representation as a black artist. The texture of her hair is a trace of a resistance that remains current. Blown away by the wind, her capillary fibers nevertheless remain anchored as so many ideals conducive to real change. Formed by interbreeding, the artist struggles in a desire to move to another state, of hybridity, out of the “white / non-white” binary.
Lorraine O’Grady shows this “exoticism” of the woman of color so closely and so frontal that this blurring of boundaries, this difficulty of contextualization allows us to move away from stereotypical patterns by the Western Hemisphere. This plastic and sound landscape, both rural and urban, crosses images that are at the same time elusive, abstract and yet clearly visible as they are so deeply rooted in our collective memory. This enlargement invite us into the artist’s intimate thought, audible in the gentle cry of the wind, close to a language that tries to come out.