Du 26 octobre au 22 décembre 2023
Galerie James Cohan
48 Walker street
New York
Exposition de patchworks, d'une tapisserie, la première conçue par l'artiste, réalisée par Dovecot Studios à Édimbourg, et de sculptures en bronze peintes
Étirées et encadrées comme des peintures, la nouvelle série de courtepointes picturales de Shonibare, Abstract Spiritual, s'approprie des œuvres d'art africaines appartenant ou référencées par des artistes modernistes européens, dont Pablo Picasso, André Derain, Tristan Tzara, Constantin Brancusi et Francis Picabia, entre autres. Les œuvres africaines flottent au milieu de fonds abstraits qui entrelacent les wax, emblématiques de l’artiste, avec un motif en losange rappelant à la fois les courtepointes de Gee’s Bend et les peintures Arlequin de Picasso.
La première tapisserie de Shonibare, Modern Spiritual (Fang Ngil, Kumbaduba), explore de la même manière les racines esthétiques africaines de l’abstraction moderniste européenne. L’œuvre représente des masques référencés par Francis Picabia, aujourd’hui conservés dans la collection du Louvre et elle renvoie à l'époque moderniste, qui a vu une résurgence du médium de la tapisserie par des artistes tels que Matisse et Joan Miró. L'artiste dit de ces nouvelles œuvres textiles : « Dans Boomerang, je transmets les origines de l'abstraction dans les artefacts africains et le rôle central que [les artistes africains] ont joué dans le développement de l'abstraction moderniste occidentale. Ma motivation est de reconnaître la contribution de l’abstraction africaine au langage mondial de l’abstraction moderniste.
Les trois nouvelles sculptures poursuivent l’intérêt de Shonibare, commencé en 2013, à figer un instant dans le temps et à sculpter l’impossible, donner une forme au vent. Leurs formes abstraites en forme de voile donnent le vent comme métaphore du mouvement des personnes à travers le globe et, par extension, des histoires d’esclavage, de migration, de colonialisme et d’empire. Ce contenu est davantage visualisé à travers les motifs vibrants qui recouvrent la surface de chaque sculpture, peints à la main et inspirés aussi des wax. Cette production textile est le véhicule idéal pour Shonibare pour déclencher des conversations visuelles animées sur nos identités multicouches et notre interdépendance mondiale depuis plus de 30 ans.