Marinette Cueco est née à Argentat en Corrèze. Elle est l’épouse du peintre Henri Cueco. Elle vit et travaille à Montmagny, dans la région parisienne et en Corrèze.
Contrairement à la plupart des artistes, Marinette Cueco n’achète pas chez le marchand les matériaux dont elle se sert. Elle ne les fabrique pas non plus.Elle ramasse, plante et récolte les végétaux les plus variés et ces cueillettes vont devenir la base de son travail développé depuis les années 70.
“J’appelle ces travaux : entrelacs ; je travaille en deux dimensions, j’utilise alors toutes les techniques qui consistent à maintenir ensemble les fibres textiles : tisser, nouer, tresser, tricoter, entrelacer, crocheter…” Ces techniques ancestrales, elle les applique à des matériaux inattendus, provoquant des décalages d’une grande richesse poétique. Paradoxalement, son matériau, l’herbe, est extrêmement fragile et impossible à travailler selon ces procédés. C’est précisément ce handicap, générateur de contraintes, qui nourrit les formes que Marinette Cueco invente.
Lorsque qu’elle commence, à partir de 1978, à travailler les herbes, elle fabrique des tissus ajourés aux formes aléatoires, des objets libres et fragiles, mais dans le même temps privilégie des formes géométriques simples (carrés, rectangles, triangles, sphères) que l’on retrouve dans une inventivité toujours renouvelée. Ainsi quand Marinette Cueco transforme un jardin, elle n’arrache pas l’herbe, ne la coupe pas, mais la laisse pousser tout au contraire. Elle respecte la vie des plantes, agit avec elles, les modèle. Elle les tresse, les tord, les transforme en sculptures éphémères, l’odeur ayant parfois une importance toute aussi grande que la forme proposée.
Les sculptures en sphères, ou pelotes tressées, aux formes ovoïdes, cocons ou chrysalides, évoquent quelque naissance en gestation : passage encore ici suggéré d’un règne à l’autre, métamorphoses possibles.
L’œuvre de Marinette Cueco nous donne à penser avec Ponge que “ l’on pourrait faire une révolution dans les sentiments de l’homme, rien qu’en s’appliquant aux choses, qui diraient aussitôt beaucoup plus que ce que les hommes ont accoutumé de leur faire signifier. ”
Un livre lui a été consacré par les Editions Cercle d’art/ Collection Le pré-Grand livre blanc, en 1998, écrit par Itzhak Goldberg.
Quelques expositions :
– Entrelacs, Maison de la Culture d’Amiens, 1982
– Installation, Auvers sur Oise, 1997.
– Pelotes, Hivernages, Jardin de la Maison des Arts, Malakoff, 1998
– L’herberie, Espace Visitation, Musée de Romans, 2002
– Entrelacs, Pierres Captives, Musée des Beaux Arts, Pau, 2006
– Ardoises, Arsenal, Musée de Soissons, 2007
– Espace d’Art Contemporain d’Eysines, 2011.
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