Josep Grau-Garriga est né le 18 février 1929 à Sant Cugat del Vallès, près de Barcelone et décédé le 29 août 2011 à Saint-Mathurin-sur-Loire, où il travaillait depuis 1989.
Adolescent, il est marqué par la guerre civile, puis le franquisme.
Un repos forcé et prolongé lui fait découvrir la peinture et l’amènera à faire des études à l’École Supérieure des Beaux-Arts de San Jordi à Barcelone entre 1946 et 1952.
Attiré par la peinture murale, il commence des fresques à l’Ermitage de Sant Crist de Llaceres en 1953. En 1955, Miquel Samaranch, directeur de la manufacture de tapisserie de Sant Cugat, engage un mouvement qui deviendra l’École catalane de tapisserie. Il fait appel au jeune Grau-Garriga pour diriger l’atelier expérimental. Celui-ci va à Paris pour rencontrer Jean Lurçat. Il découvre le mouvement des peintres abstraits et fait la connaissance de Denise Majorel, directrice de la galerie La Demeure, à Paris, qui a été un des principaux centres de la Nouvelle Tapisserie.
En revenant à Sant Cugat, il fait venir de Madrid des liciers, des peintres et des sculpteurs. Il abandonne assez vite la technique traditionnelle, pour travailler directement sur son métier de haute-lice, sans carton. Il ajoute de nouvelles matières, mélange des textures, innove avec des contrastes de couleurs : son style est né.
En 1965, la seconde biennale de tapisserie de Lausanne expose Grau-Garriga.
Au fil des années, ses tapisseries deviennent de véritables sculptures textiles, dotées d’une profusion de matière, qui attirent l’attention d’un jeune conservateur américain en poste au Musée d’Houston (Texas), Philippe de Montebello. L’artiste quitte Sant Cugat et part pour les États-Unis, le Canada, l’Amérique du Sud. Ses interventions se traduisent souvent par des « installations » dans ces lieux, réalisées avec les étudiants, comme il le fera tout au long de sa vie.
Grau-Garriga a toujours voulu donner une dimension politique à son travail. Une proposition d’exposition est souvent pour lui l’occasion d’une intervention, d’une manifestation provocante, d’un projet environnemental. Il aime mêler création, engagement politique, vie quotidienne. Très souvent, il intègre quelques-uns de ses vêtements dans des tapisseries comme des traces de lui-même. Une façon de revoir l’autoportrait qu’il a beaucoup pratiqué aussi dans des dessins.
En 1989, la ville d’Angers lui demande des propositions pour célébrer le bicentenaire de la révolution française. Ainsi, il réalise un environnement extérieur pour mettre en scène le rôle défensif du château d’Angers avec une exposition dans la chapelle, une création à l’Abbaye du Ronceray d’Angers sur le thème de la déclaration des droits de l’homme, une exposition de peintures au Musée des Beaux-Arts et des tapisseries et des sculptures dans le Musée de la tapisserie contemporaine. Toutes ces créations étaient inspirées de la culture angevine, issue de la révolution française et des guerres vendéennes.
C’est à Angers, cette année là, qu’il rencontre Anne qui deviendra sa femme. Il s’installe définitivement à Saint-Mathurin-sur-Loire où il aménage un grand atelier de peinture et un autre dans une grange, pour les tapisseries. En 2002, le Musée d’Angers, et l’abbaye de Ronceray font une nouvelle exposition de ses œuvres. Le musée Beaufort-en-Vallée lui commande une création in-situ. Une monographie de 300 pages sera publiée par les éditions du Cercle d’Art. Grau-Garriga fera, après ces expositions, une importante donation au Musée Jean Lurçat de la tapisserie contemporaine, à Angers où une salle entière lui est consacrée.
En 2009, le musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine à Angers organise un exposition qui retrace l’histoire de l’école de la tapisserie catalane à partir de la manufacture de San Cugat.: De l’ombre à la lumière, Tapisseries catalanes de Picasso à Grau-Garriga.
En dehors des œuvres textiles pour lesquelles il est le plus connu, il a toujours créé des peintures, des dessins et des gravures tout aussi remarquables. A la fin de sa vie, des encres et des aquarelles apparaissent dans son œuvre.
Quand Josep Grau-Garriga meurt le 29 août 2011, il était en train de travailler au “Portail de la Paix” œuvre monumentale pour l’église de St Mathurin sur Loire. Cette œuvre inachevée sera malgré tout définitivement montée au printemps 2012.
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