Francine Meyer est une créatrice de tapisserie née en 1940 et morte en 1983.
Elle se forme à la peinture à l’école municipale Édouard Manet de Gennevilliers à partir de 1968. Puis elle entre dans l’atelier de tapisserie dont elle prend la direction en 1974.
Elle expose pour la première fois en 1975 une grande pièce de six mètres carrée, formée de trois éléments occupant l’espace et tissés en sisal et lin. Entre 1976 et 1980 elle réalise de grandes pièces de couleurs rouges avec la technique du macramé qu’elle interprète avec virtuosité dans de grandes nervures qui dessinent les formes, montrant par là sa capacité à s’approprier personnellement des techniques traditionnelles. C’est dans la densité qu’elle travaillait le nœud.
En 1980, ses œuvres, représentant des personnages, son thème préféré, ont été présentes à l’exposition Présence textile de Gennevilliers ainsi qu’au Musée des Arts Décoratifs de Paris.
Elle maitrise tant les techniques de la tapisserie et du macramé, qu’en 1982 elle veut en limiter l’impact dans son travail. Elle fera la démonstration qu’elle sait se renouveler par une œuvre présentée au village des Angles dans le Gard, lieu de rassemblement durant plusieurs années des créateurs textile. Francis Wilson a été impressionné par sa radicalité : “Elle avait détruit des pièces qu’elle avait mis en cendre… Brûler ses propres choses et les exposer, c’est un peu morbide. Il y a une sorte d’appel, pour moi, dans ce comportement.”
Ces dernières œuvres sont encore des recherches nouvelles, qu’elle entreprend cette fois-ci avec des photocopies.
Elle a écrit : “Dans chaque élément, je tente de réaliser un affrontement entre hasard et volonté. Des silhouettes humaines participent de ce dualisme. Contraintes dans un schéma simple, déterminant une forme hiératique répétée, elles n’en sont pas moins composées de mouvements intérieurs et de matières ayant acquis leur propre existence en-dehors de tout ordre logique. Car là, c’est dans le faire qu’un cheminement spontané se crée.”
Durant les neuf années où elle enseigna, elle sut faire comprendre que c’est le textile, dans ses ressources et ses fonctions spécifiques que ses élèves devaient “reconnaître” et être la source de leur pratique et de leurs recherches.
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