Du 13 février au 28 avril 2019
Galerie Lora Robins du design dâaprĂšs nature
University of Richmond
28 Westhampton Way
Richmond, VA, 23173
Hommage aux dessins et modĂšles sur des textiles sĂ©culaires, fabriquĂ©s Ă la main depuis des siĂšcles en IndonĂ©sie, qui ont Ă©tĂ© copiĂ©s et industrialisĂ©s par des EuropĂ©ens et exportĂ©s vers lâAfrique. Lâexposition retrace le parcours de dĂ©veloppement de la gravure de cire africaine et explique comment ces tissus reflĂštent les histoires, les rĂȘves et les personnalitĂ©s des personnes qui les portent.
Le procĂ©dĂ© de fabrication artisanale de batiks a Ă©tĂ© inventĂ© dans la Chine du VIIIe siĂšcle, puis sâest Ă©tendu Ă lâInde, sur la cĂŽte de Coromandel. La technique a ensuite Ă©tĂ© importĂ©e Ă Java par les commerçants aux XIIe et XIIIe siĂšcles. Batik est un mot javanais qui fait rĂ©fĂ©rence Ă une technique traditionnelle de teinture rĂ©sistant Ă la cire, dans laquelle un motif est fait sur les deux cĂŽtĂ©s dâun tissu de coton avec de la cire liquide tiĂšde appliquĂ©e par un tjanting, une petite tasse en laiton avec un bec verseur. Une fois la cire refroidie et solidifiĂ©e, le tissu est teint avec une couleur primaire et la cire est ensuite retirĂ©e, rĂ©vĂ©lant ainsi le motif sur lequel la cire avait Ă©tĂ©.
JBT PrĂ©vinaire, un imprimeur de coton hollandais, a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans le dĂ©veloppement dâune machine capable dâimprimer des batiks de maniĂšre industrielle. En 1854, il dĂ©voila «La Javanaise», une machine Ă imprimer française reconvertie capable dâimprimer une imitation du batik javanais en utilisant de la rĂ©sine au lieu de cire. MalgrĂ© lâavancĂ©e technologique, « La Javanaise » a produit des imperfections dans lâimpression qui nâont pas sĂ©duit les acheteurs javanais. Les imprimeurs europĂ©ens se sont donc retrouvĂ©s Ă la recherche de nouveaux marchĂ©s dans le monde. AprĂšs de nombreuses annĂ©es de voyages exploratoires et dâinvestigations transcontinentales, ils ont identifiĂ© lâAfrique comme le nouveau marchĂ© potentiel de leurs empreintes de cire.
Le succĂšs des estampes de cire sur la scĂšne africaine dĂ©pend de nombreux facteurs, tels que la culture, les goĂ»ts et les dĂ©sirs des consommateurs africains. Le vĂȘtement en Afrique est un moyen de communication important : envoyer des messages secrets et reformuler des proverbes locaux. Les vĂȘtements dĂ©crivent Ă©galement le statut et le statut social dâune personne, ses convictions politiques, ses ambitions, son statut matrimonial, son appartenance ethnique, son Ăąge, son sexe et ses affiliations Ă un groupe. Les noms et histoires associĂ©s aux tissus diffĂšrent dâun pays Ă lâautre et dâune rĂ©gion Ă lâautre. Un tissu peut avoir diffĂ©rents noms dans diffĂ©rents pays, en fonction du symbolisme que le consommateur peut lire dans le tissu.
Lâhistoire de lâimpression de cire africaine est une histoire pavĂ©e le long des routes commerciales coloniales et de la mondialisation de lâĂšre postcoloniale. Bien quâils ne soient pas africains Ă lâorigine, ces textiles sont enracinĂ©s dans la culture et la sociĂ©tĂ© africaines, et sont aimĂ©s et identifiĂ©s comme tels.