Jusqu’au 2 novembre 2016
Galerie du Fenil
Chaumont-sur-Loire
El Anatsui est connu pour ses sculptures en bois, en argile et ses assemblages complexes de matériaux recyclés. A la fin des années 1970, il privilégie l’utilisation des tessons de verre et de débris de céramiques. Deux décennies plus tard, il réalise ses premières pièces de « tissus » à partir de « matériaux pauvres ».
Capsules de bouteilles en aluminium, canettes concassées et aplaties, ou encore tôles découpées sont assemblées soigneusement par l’artiste par des fils de cuivre, pour former de grands rideaux souples qui évoquent des drapés, des tapisseries, des vêtements. Les œuvres aux couleurs vives et chatoyantes s’inspirent des grandes étoffes « kente », pièces aux motifs symboliques portées par les chefs ghanéens.
Pour l’œuvre de Chaumont, plus de 2 millions de capsules métalliques de bouteilles de Brandy ont été reliées, cousues à la main au fil de cuivre, à la façon d’un filet de pêcheur, offrant une saisissante sensation de légèreté. « On oublierait presque que cette pièce colossale, réalisée à partir de 2,3 millions de bouteilles, pèse une tonne », s’enthousiasment les étudiantes qui ont participé à sa réalisation.
El Anatsui puise son inspiration dans les traditions africaines de recyclage et de détournement d’objets manufacturés usagés. Il a su ériger la récupération en pivot du processus créatif. Ses œuvres interrogent les échanges mondiaux du commerce, la destruction, la transformation des matériaux, symboles des événements traversés par le continent africain.