350 ans : portrait d’une Manufacture ☀︎

☀︎ Vue par T/A et vivement recommandée

Galerie nationale de la tapisserie de Beauvais
22, rue Saint Pierre
Beauvais (60)

du 7 mai au 24 août 2014

En 2014, la Manufacture de Tapisseries de Beauvais, crée par Colbert, fête ses 350 ans en exposant un ensemble d’œuvres réalisées en basse lice à Beauvais depuis le 17ème siècle jusqu’à nos jours. Par cette exposition, elle rend hommage à la célèbre Manufacture royale de tapisserie que fût Beauvais autrefois. Rattachée au Mobilier Nationale en 1935, la manufacture prend une part active au renouveau de la tapisserie qui caractérise le 20ème siècle, tissant Dufy, Le Corbusier, Matisse, Picasso. C’est pour nous l’occasion de rappeler les quelques années, à partir de 1982, où les Manufactures nationales de tapis et tapisseries ont eu un programme, nommé « Identités Textiles », pour les quelles la revue textile Art collaborait en réalisant les catalogues.

La galerie d’exposition de Beauvais fut édifiée sur les plans de l’architecte André Hermant en 1964, à proximité de la cathédrale et elle est assise sur les contreforts des remparts gallo-romains, dont on peut voir certains vestiges. En 2013, la Galerie nationale a été reprise par la ville de Beauvais qui organise ce portrait.

La mise en scène de l’exposition, réalisée en partenariat avec le mobilier national cherche à faire dialoguer des œuvres de différentes époques entre elles et fait entrer en résonance différents thèmes tels que l’animal et le végétal, la guerre et les fêtes, ou bien encore l’homme et la femme. Une centaine d’œuvres sont présentées, comprenant des tapisseries, mais aussi du mobilier, dans un très vaste espace qui aurait pu en accueillir plus, afin de nourrir le propos de la commande d’état et du respect de la tradition technique. Il est ainsi intéressant de pouvoir comparer un carton et la réalisation finale. Il est aussi remarquable de voir la technicité des liciers se poursuivre au cours des siècles, alors que les dessins proposés et l’intervention des artistes ne sont plus du même ordre. Ce qui permet d’apprécier l’intérêt des uns comme Philippe Favier, Henri Georges Adam ou Mario Prassinos, alors que d’autres réalisations semblent bien moins riches comme celles de Carole Benzaken, Philippe Cognée ou François Boiron. Tous les artistes ne s’impliquant pas avec la même volonté de collaboration avec la technique qui leur est proposée. La tapisserie intitulée “Venredi” sur un carton de 2010 de Patrick Tosani d’après une photographie de la série vêtement (1997) représentant un tas de vêtements, aurait pu être l’occasion de se rappeler les techniques de représentation des drapés dans les tapisseries du 16ième et 17ième siècle. Puisque la chronologie ne guide pas le parcours de la mise en espace de l’exposition, nous aurions aimé voir un rapprochement.

Rappelons qu’aujourd’hui cinq sites sont regroupés autour du Mobilier National et des manufactures : Beauvais, les Gobelins, la Manufacture de la Savonnerie de Lodève et les Ateliers nationaux de dentelle du Puy et d’Alençon, qui hébergent 260 techniciens d’art, plus du personnel administratif.