Artiste polonais né en 1934, à Lesko en Pologne.
Il étudie à l’école des Beaux-Arts à Varsovie et il a une formation de licier.
Il tissait des formes monochromes et compactes. Puis le support s’oriente vers le moins, tout en continuant à privilégier la trame et le rythme, l’espace et le rapport plein/vide, dans un double mouvement de construction/ déconstruction. La richesse et l’originalité de son œuvre sont à la mesure de la force et parfois de la violence qui se dégagent de l’apparente fragilité des matériaux qu’il emploie.
De ses premières œuvres tissées dans les années 1970, il passe vite à des pièces utilisant le papier (kraft, journal..) tout en conservant la structure tramée, puis conçoit une technique qui lui permet de « capter l’aléatoire jusqu’à aboutir à une écriture picturale entièrement personnelle fondée sur des alternances rythmiques » en transposant dans le papier des éléments venus du tissage.
C’est en fabriquant des cerfs volants pour son fils que naît l’idée d’encoller plusieurs couches de papier, en y insérant des fils pour obtenir un papier armé lui permettant de s’exprimer dans des œuvres qui semblent ne tenir qu’à un fil. C’est sur une trame filaire, une armure de licier, qu’Edward Baran va coller le papier qu’il va peindre avant de le déchirer pour laisser place à un treillage, aux formes souvent géométriques, aux couleurs de l’œuvre initialement réalisée. L’œuvre ainsi évidée joue avec les trois dimensions, tout à la fois peinture, sculpture, tapisserie, installation, suspendue comme un tableau et en même temps en relation avec le mur qui la soutient et lui renvoie son ombre.
Dès 1978, Edward Baran produit ses premiers papiers « évidés » dit aussi parfois « libres » ou « déchirés ». Sur un réseau de fils, trame et chaîne entrecroisées, très aérien, il pose plusieurs couches de papier, qu’il colle et peint ensuite à l’encre ou à la peinture. Vient enfin l’élimination de la surface par déchirement, qui fait apparaître les vides et structure l’espace.
Si les papiers « évidés », que l’artiste combine dans des formats très divers, parfois imposants, et dans d’infinies variations formelles et chromatiques, sont le fil conducteur de son travail et restent sa marque distinctive, Edward Baran ne cesse, pour autant d’explorer d’autres voies ou de nouveaux moyens d’expression : « estampages », monotypes, aquatintes…et peinture.
Le musée des Beaux-Arts d’Angers qui possède certaines de ses œuvres parmi sa collection d’artistes du mouvement Support/surface, a présenté, l’été 2013, la première rétrospective consacrée à l’artiste en France. Elle revient, pour la première fois, sur presque 50 ans de carrière.
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