Éditorial

Apocalypse

 

A l'occasion de la remarquable exposition « Apocalypse, Hier et demain » présentée sur le site François-Mitterrand de la Bnf, nous ne pouvons pas résister à l'envie d'évoquer la plus grande tapisserie conservée du Moyen Âge, celle conservée au château d'Angers.

 

 

L'Apocalypse de Louis Ier d'Anjou est un trésor de l’art français inscrit à l'UNESCO. Ses images saisissantes et son récit symbolique fascinent les femmes et les hommes depuis plus de 600 ans. La tenture illustre le dernier livre de la Bible, l'Apocalypse, écrit par l'Évangéliste saint Jean à la fin du Ier siècle de notre ère, montrant les fléaux qui s'abattent sur l'humanité et les combats entre le Bien et le Mal, à mi-chemin entre mythologie chrétienne et réalité du XIVe siècle.
Commandée en 1375 par le duc Louis Ier d’Anjou, il fallut seulement 7 ans pour réaliser cette œuvre constituée à l’origine de 6 grandes pièces textiles de 23 mètres de long sur 6 mètres de haut chacune.

La tapisserie fut probablement réalisée à Paris, dans les ateliers d'un dénommé Robert Poinçon. Elle s'étendait à l'origine sur 140 mètres de long et 6 mètres de haut. Les panneaux qui la composent étaient régulièrement exposés dans la nef ou le transept de la cathédrale d'Angers à l'occasion de fêtes religieuses, pour que les fidèles découvrent les différentes étapes du récit biblique.

Afin que les visiteurs de l'exposition puissent se rendre compte du choc physique que produit l'ensemble de l’œuvre lorsqu’on y est confronté, explique la commissaire de l'exposition, Jeanne Brun, il a été choisi de projeter des images de plusieurs panneaux de la tapisserie, à l'échelle. L'effet est très fort, car on peut s'approcher de quelques centimètres de ces images et ainsi apprécier la finesse de l’exécution.

Un prêt exceptionnel permet également de montrer quelques fragments comme l'ange que l'on voit ci-dessous.

 

La partie plus contemporaine de l'exposition pose elle aussi la question du jour d'après, de la révélation que nous attendons dans notre monde abîmé. La Jérusalem nouvelle, symbole de la rédemption, demeure toujours un lieu de projection fantasmatique où se rejoue à l'infini l'avenir de notre monde. Parmi ces œuvres on trouve des tapisseries de Kiki Smith réalisées en coton sur métier à tisser Jacquard.

 

https://www.chateau-angers.fr/decouvrir/la-tapisserie-de-l-apocalypse-un-chef-d-aeuvre-unique-au-monde

https://www.bnf.fr/fr/agenda/apocalypse