Chiharu Shiota, «The Soul Trembles» (F)

Du 11 décembre 2024 au 19 mars 2025

Grand Palais
Paris

Elle sera la première artiste à prendre possession du Grand Palais rénové, sorte de préambule opératique à la réouverture de l’ensemble de ses galeries en juin 2025. Co-organisée avec le Mori Art Museum de Tokyo, cette exposition est la plus importante jamais consacrée à l’artiste en France. Déployée sur plus de 1 200 mètres carrés, elle offre une réelle expérience sensible. Avec sept installations à grande échelle, des sculptures, des photographies, des dessins, des vidéos de performance et des documents d’archives liés à son projet de mise en scène, l’exposition représente l’occasion de se familiariser avec la carrière de Shiota, qui s’étend sur plus de vingt ans.

Emule de Christian Boltanski, Annette Messager et William Kentridge. Chiharu Shiota, 52 ans, a acquis au fil du temps une cote d’amour exponentielle (elle a participé à plus de 300 expositions, de 1993 à 2021).
« Je suis venue en Europe en 1996, après avoir découvert le travail de l’artiste polonaise Magdalena Abakanowicz (1930-2017). Je l’ai rencontrée au Japon lors de son exposition en 1991 au Hiroshima City Museum of Contemporary Art. C’était une femme forte, malgré son âge. J’étais alors l’assistante d’un artiste, Muraoka Saburo (1928-2013) et elle m’a reçue avec bienveillance », se souvient celle qui étudia ensuite avec la reine de la performance, la Serbe Marina Abramovic à Braunschweig, puis avec Rebecca Horn, à Berlin.

Alors que nous nous souvenons des magnifiques installations tendues de fils blancs au magasin du Bon Marcher en 2017, intéressons-nous à la présence des fils rouges plus fréquents dans son œuvre. « C’est la connexion avec le destin, mais aussi la couleur du sang. Tout est dans le sang, la nationalité, la famille, la religion, résume-t-elle aujourd’hui. Au Japon, il est de coutume de recevoir le cordon ombilical dans une petite boîte quand l’enfant naît. Ma mère a celui qui nous reliait et celui qui la reliait à sa propre mère (…) Normalement, le sang est caché dans le corps. Dans mes premières performances et vidéos, je l’ai montré à l’extérieur», expliqua-t-elle à Andrea Jahn dans son petit livre rouge, An interview with Chiharu Shiota (Kerber, 2016).